Madagascar est une île merveilleuse, où la nature, lorsqu'elle est préservée, est d'une richesse hors du commun.
Avec un taux d'endémisme dépassant les 85%, cette île plus grande que la France est un paradis pour tous les naturalistes de la planète. À elle seule elle abrite 25% des primates du monde, avec ses célèbres lémuriens. Cent dix-neuf espèces d'oiseaux dont trois familles entières ne se retrouvent nulle part ailleurs.
Et la liste ne s arrête évidemment pas là.
Même s il est difficile de donner des chiffres précis tant les découvertes de nouvelles espèces sont légion, on peut tout de même citer près de 60 espèces de caméléons totalement endémiques de l'île sur les 200 espèces mondiales. Reléguant au rang de «petits joueurs» ces célèbres rois du mimétisme, les uroplates - genre de geckos absolument fascinants tant ils se confondent avec leur environnement - sont eux aussi fortement représentés, avec, à l'heure où j'écris ces lignes, quatorze espèces à ma connaissance.
Pour chaque spécialité, les scientifiques de toutes nationalités continuent leurs travaux d'inventaire et ne sont pas près de s'arrêter pour les plantes comme pour les animaux.
Nous pourrions aussi citer dans ce préambule, et pour ne pas être en reste, l'exubérante diversité floristique regroupant plus de 14000 espèces. En quelques rapides exemples, les très nombreuses orchidées, les étonnantes succulentes dont les légendaires baobabs et bien entendu les nombreuses plantes médicinales, mais la place nous manque tant il y a de choses à dire. C'est pourquoi, les 428 pages de notre ouvrage ne pourront suffire à honorer et documenter cette exceptionnelle richesse !
Les chapitres de notre livre s'articuleront autour des cinq grandes éco-régions de l île - aussi appelées domaines bio-géographiques - et leurs paysages remarquables.
Il n'était pas envisageable dans ce travail d'exclure l'homme et ses habitudes et actions, tantôt protectrices, tantôt destructrices. Car l'île souffre cruellement de la pauvreté de ses nombreuses ethnies totalement dépendantes des ressources naturelles de leurs petits lambeaux de terre. Là où l'intégralité de la grande île mériterait une protection totale, il ne faut bien évidemment pas oublier les populations humaines qui tentent d'y survivre.
Nous espérons, comme de si nombreux amoureux de Madagascar, que l'émerveillement suscité par ces quelques images participera, même modestement, à une prise de conscience collective. Peut-être pour inciter d'autres associations ou ONG à rejoindre les nombreux organismes déjà en marche depuis des décennies mais dont les actions, parfois héroïques, restent pourtant tellement insuffisantes au vu de la tâche à accomplir.
Communiquons ensemble pour ne pas voir tomber dans l'oubli cette biodiversité aux abois encore si méconnue.